Petite histoire de l'écologie à Paris : la gestion des déchets (Partie 2)

1. 23 novembre 2009, communication de Bertrand Delanoë, Maire de Paris, sur le développement durable.

Conseil de Paris, 23 novembre 2009, Bertrand Delanoë, Maire de Paris préside la séance du Conseil de Paris et le débat sur le développement durable dans Paris

Bertrand Delanoë, Maire de Paris, préside la séance du Conseil de Paris. Communication sur le développement durable à Paris.
Capture d'écran de la vidéo, séance du 23 novembre 2009, Mairie de Paris.

Les voies abandonnées de la Petite Ceinture, au niveau du Cours de Vincennes (Paris XX^e) le 27 mars 2009.
Photo : Jean-François Ségard

Un conteneur, deuxième génération, avec système anti-bruit

Un conteneur, deuxième génération, avec système anti-bruit

En 2007, l'adjoint au Maire chargé des espaces verts, Yves Contassot (Les Verts), lance des expériences de reverdissement des trottoirs.
Photo : Jean-François Ségard

Une séance du Conseil de Paris ouverte par une communication sur le développement durable, cela aurait pu être l'occasion de présenter une réelle rupture ; le point zéro d'une politique en faveur d'une véritable "éco-capitale" (terme utilisé dans le texte mais pas repris en séance)
Occasion ratée ! En effet, la lecture du texte mis à disposition des internautes sur le site de la ville et les propos du Maire repris sur le blog "bertranddelanoe.net" (en attendant la publication dans le bulletin municipal officiel) nous laissent sur notre faim (la vidéo de la séance est consultable sur le site paris.fr).
Pourtant cela commençait bien ! Au milieu du brouhaha, des déplacements et de l'installation des élus, le Maire lance dans un manque d'attention général : "Le sujet que nous abordons ce matin, le développement durable, relève de l'urgence". Poursuivant quelques minutes plus tard, pendant que les élus continuent de s'installer : "Ici même, dans notre capitale, l'évolution possible des conditions météorologiques assimilerait, dans 60 ans, le climat parisien à celui du sud de la péninsule ibérique".
La suite, un surprenant inventaire à la Prévert, mélangeant bilan des actions lancées lors de la précédente mandature et annonces d'actions futures, sans toutefois préciser de calendrier et encore moins de financement ! Dommage, cela aurait pu laisser présager un débat budgétaire, lors de la prochaine séance, basé sur ce thème et sur les priorités nécessaires à la lutte contre le réchauffement climatique. L'éco-capitale attendra...

Le rôle des élus Verts

Alors que dans la précédente mandature (2001-2008), les élus Verts jouaient un rôle d'arbitre (le Maire n'avait la majorité qu'avec l'aide des Verts), depuis les élections de 2008, Bertrand Delanoë possède une majorité absolue. Il a donc les mains libres ! C'est pour éviter les cavaliers seuls, et toutes les dérives qui peuvent aller avec, que la présence d'élus Verts reste indispensable dans toutes les instances. Le rapport de force est nécessaire. Les listes Vertes doivent donc être présentes au premier tour des élections, et le cas échéant, les Verts doivent pouvoir se maintenir au deuxième tour pour pouvoir garder toute l'autonomie lors des mandats afin de peser dans les décisions. Cette seconde mandature de Bertrand Delanoë n'est pas très favorable à ce rapport de force.

2. 14 décembre 2009, le Conseil de Paris autorise l'implantation d'éoliennes sur le toit de la Maison de l'air.

Une éolienne en plein champ, dans le sud de la Suède, en août 2008 Photo : Jean-François Ségard

Eoliennes Belgique

Les nouveaux bords de Seine ou le périphérique réaménagé ? Non, champ d'éolienne en Belgique !...
Photo : Jean-François Ségard

Ce n'est pas encore un vaste programme d'implantation d'éoliennes comme celles présentées ci-contre, mais la volonté y est ! La Maison de l'air, installée à Belleville, va accueillir de petites éoliennes. L'installation se fera aux frais de l'entreprise ELENA Énergie. Cette première expérience servira de test grandeur nature. L'objectif est d'analyser les avantages et les conséquences d'une telle installation en milieu urbain. Les modèles installés (voir ci-dessous) n'ont rien à voir avec ces grandes éoliennes (photos ci-contre). Mais nous pourrions envisager de telles implantations sur les ponts de la Seine, sur les quais, le long des voies ferrées ou du périphérique...

Eolienne Elena énergie

Modèle d'éolienne qui sera installée à la Maison de l'air de Belleville.
Source et autorisation : Elena Energie

Pour avoir approché ces éoliennes, la question du bruit est pour nous un faux débat. C'est le vent qui fait du bruit ! Il n'y a qu'à se promener sur les pontons d'un port de plaisance un jour de vent pour constater que le bruit dans les drisses ou les haubans provient bien du vent (et oui, c'est le vent qui fait bouger le bateau et engendre les contacts entre les pièces, d'ou le bruit)... sans oublier le rôle de la houle !
Pendant la séance du Conseil de Paris, il a été également question de panneaux solaires et de la force du courant de la Seine. Afin d'utiliser ce dernier, des hydro-turbines pourraient être implantées sous certaines arches des ponts parisiens. Ce système s'inspire de ce qui existe déjà en bord de mer. Le barrage de la Rance, entre Saint-Malo et Dinard (seule usine marémotrice du monde) utilise le flux et le reflux de la mer pour produire de l'électricité. Les turbines sont réversibles. Dans le cas de la Seine, il s'agirait plutôt de turbines simples (le courant coule que dans un sens !). L'énergie est là, gratuitement, sans polluer, nous n'avons plus qu'à la domestiquer pour pouvoir s'en servir !...

30 mars 2010 : la Mairie de Paris annonce que la mise en place des éoliennes sur le toit de la Maison de l'Air de Belleville vient d'avoir lieu. L'occasion d'aller visiter cette maison et le jardin qui l'entoure. Pour en savoir plus : Maison de l'Air.

Les éoliennes de la Maison de l'Air en juin 2011
Photo : Jean-François Ségard

3. 29 mars 2010, la Ville de Paris se débarrasse de terrains pollués.

Très curieux : cette délibération n'a pas donné lieu à un débat. Aucun élu, même du groupe des Verts, n'a souhaité intervenir sur ce sujet. Pourtant, cela aurait été l'occasion de mettre en évidence la responsabilité historique de la Ville. On s'é;merveille devant les grands travaux de Haussmann, de Belgrand, de Poubelle, mais ces hommes sont également responsables de la pollution de centaines d'hectares dans les communes de l'ancien département de la Seine : dépôts d'immondices, usines d'incinération, déversoirs d'égouts, champs d'épandage...

Extrait du cadastre mettant en évidence la localisation de la voirie de Montfaucon dans le XIXe arrondissement actuel

Cliquez sur l'image pour en voir plus ! La voirie de Montfaucon se trouvait au-delà des barrières de Paris. Reportée sur un plan actuel de Paris, elle se trouverait entre la rue de Meaux et la rue Edouard Pailleron. Tient, d'ailleurs, en 2004, lors de travaux de rénovation de la piscine-patinoire de la rue Pailleron, une pollution des sols avait été détectée !... La voirie de Montfaucon inspire les auteurs du XIXe siè;cle, voir un extrait du Capitaine Fracas de Théophile Gautier..

Au sommaire de cette séance du Conseil de Paris se trouve une délibération portant sur la vente d'emprises de terrains situés aux Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Ces terrains, inclus dans le domaine public fluvial de la Ville de Paris, se trouvent à proximité du canal de l'Ourcq, dans le quartier dit "La Poudrette".
Une longue histoire accompagne ces terrains. Cette histoire commence dès la première moitié du XIX^e siècle, au moment ou l'on cherche à déplacer la voirie de Montfaucon située, depuis 1761, aux pieds de la Butte Chaumont. En effet, cette voirie installée, alors, à la périphérie de la ville ne donne plus satisfaction : elle est saturée, et dégage de fortes odeurs. Le transfert vers la forêt de Bondy, en bordure du canal de l'Ourcq et au fin fond du département de la Seine (encore une fois les déchets sont expédiés le plus loin possible du centre urbanisé), est décidé en 1819, mais Montfaucon fonctionnera jusqu'en 1848 (les terrains seront remblayés, et l'abattoir de La Villette sera implanté à proximité, il ouvrira en 1868).
A Bondy, dans les bassins de stockage, les eaux usées parisiennes sont transformées en poudrette : engrais destiné à l'agriculture (d'où le nom de la zone !). En 1882, la voirie changera de nom, sous la presion des habitants de Bondy, pour devenir "voirie de l'Est". En 1905, la commune de Bondy est partagée en deux. La zone de la poudrette se retrouve sur le territoire de la commune des Pavillons-sous-Bois.
Au XX^e siècle, les bassins furent fermés en raison du risque sanitaire et remblayés au moyen d'ordures ménagères (entre 2 et 8 mètres). Ce dépôt d'ordures fut exploité entre 1939 et 1959 par la TIRU. Ensuite, il est difficile de connaître avec précision l'histoire de ces terrains.
Pourtant, la zone est progressivement équipée et habitée.
C'est en 2002 que la pollution du site est détectée au moment ou la Région souhaite installée sur le site un établissement d'éducation spécialisée.

4. 10 mai 2010, nouveau règlement pour les jardins et les bois parisiens.

Ce nouveau règlement vient remplacer celui établit en 1985 sous la deuxième mandature de Jacques Chirac.

Mairie de Paris - Préfecture de Police
Règlementation des parcs et promenades de la Ville de Paris

1985

Réglementation générale des jardins et bois appartenant à la Ville de Paris ycompris les bois de Boulogne et de Vincennes

2010

Planète écho

Petite histoire de l'écologie à Paris - Paris trie ses déchets
Seconde partie : depuis 2008*

1. 23 novembre 2009, communication de Bertrand Delanoë, Maire de Paris, sur le développement durable.

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2. 14 décembre 2009, le Conseil de Paris autorise l'implantation d'éoliennes sur le toit de la Maison de l'air.

3. 29 mars 2010, la Ville de Paris se débarrasse de terrains pollués.

4. 10 mai 2010, nouveau règlement pour les jardins et les bois parisiens.

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